Mogadiscio, la capitale somalienne, a abrité ce mardi une grande manifestation organisée par l’Association des acteurs et intermittents du spectacle non étatiques. Motif, s’opposer à la présence, dans les eaux territoriales somaliennes, des bateaux italiens positionnés, officiellement, pour explorer des ressources pétrolières. Les manifestants soupçonnent derrière cette raison officielle, des opérations inavouées des compagnies italiennes qui viennent déverser des déchets toxiques ou chimiques dans les mers de la Somalie.
Selon la presse nationale, des étudiants ont également pris part à cette marche de protestation sous l’étiquette de leur Union de la jeunesse de l’université de Mogadiscio.
Les slogans prônés lors de la manifestation (non aux activités criminelles des sociétés italiennes ; dehors les voleurs…) en disent long sur les inquiétudes des protestataires. En effet, par le passé, l’Italie, pays colonisateur de la partie Sud de la Somalie, s’est évertuée, à côté d’autres pays industrialisés, à la pêche illégale et au largage de déchets toxiques sur les eaux somaliennes, et ce pendant de longues années.
Profitant de la situation politique instable en Somalie, au début des années 90, pendant laquelle le pays était dans l’incapacité de surveiller ses eaux, les compagnies étrangères avaient ainsi largement pillé des richesses alimentaires marines de la Somalie et faire de ses eaux une décharge des déchets nucléaires et toxiques.
Si les réclamations des autorités somaliennes n’ont pu faire bouger la communauté internationale, en 2004, le tsunami, dévastant le pays, a fait apparaitre des pièces à conviction du largage des déchets, en remontant à la surface des conteneurs oxydés, pleins de déchets toxiques.
Les actions incriminées continuent malgré tout jusqu’à présent, mais avec plus d’ingéniosité, en débordant les accords signés avec les autorités sur des chantiers précis ou encore en passant par le moyen de la lutte contre les pirates somaliens.
Les manifestants se disent donc rester vigilants pour lutter contre «ces activités criminelles».