L’ancien Premier ministre tunisien et ex-président du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, Hamadi Jebali, a été remis en liberté lundi, a indiqué l’un de ses avocats.
Un juge a ordonné la libération de M. Jebali mais ce dernier reste sous le coup d’une enquête pour des soupçons de «blanchiment d’argent», a indiqué l’avocat, Samir Dilou. Il devra comparaître le 20 juillet devant un juge d’instruction du pôle antiterroriste de Tunis.
Jebali, ancien Premier ministre (2011-2013) et démissionnaire d’Ennahdha depuis 2014, avait été arrêté jeudi à Sousse, à 150 km au sud de la capitale Tunis pour des accusations de blanchiment d’argent en lien avec des transferts de fonds depuis l’étranger à destination d’une œuvre de charité en Tunisie, selon le ministère de l’Intérieur.
En grève de la faim depuis son arrestation, M. Jebali a été hospitalisé samedi en état d’arrestation, selon ses avocats. Il nie ces accusations et accuse les autorités de règlement de comptes politique. La Tunisie traverse une profonde crise politique depuis le coup de force du président Kais Saied le 25 juillet 202 qui avait suspendu le Parlement dominé par Ennahdha et limogé le gouvernement. M. Saied prévoit de soumettre à referendum le 25 juillet une nouvelle Constitution.
L’opposition dont notamment Ennahdha ainsi que des organisations de défense des droits humains l’accusent de chercher à faire adopter un texte taillé sur mesure pour lui.
Des centaines de personnes ont manifesté dimanche dernier à Tunis contre le projet de nouvelle Constitution et la révocation de 57 juges par le président Kaïs Saïed. Un «dialogue national» a été organisé par le président. Le dialogue a été boycotté par l’opposition qui estime que des acteurs clés de la société civile et les partis politiques en sont exclus.