La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a averti lundi qu’elle pourrait décréter sous 72 heures la «force majeure» sur les installations du golfe de Syrte (nord), faute de pouvoir respecter ses engagements contractuels en raison de leur fermeture forcée.
«Nous examinons la déclaration de l’état de force majeure dans les prochaines 72 heures si la production et l’exportation du pétrole ne reprennent pas dans les terminaux du golfe de Syrte», a averti le patron de la NOC Mustafa Sanalla dans un communiqué.
Invoquer «l’état de force majeure» permet de libérer l’entreprise de ses obligations contractuelles tout en l’exonérant de toute responsabilité du fait de leur inexécution.
Plongée dans le chaos depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011 et minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest du pays, la Libye, dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique, est en proie à une grave crise institutionnelle. Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Six champs et terminaux pétroliers dans l’est du pays ont été fermés de force mi-avril par des groupes proches du camp de l’Est, réclamant le transfert du pouvoir à M. Bachagha. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a proposé au Conseil de sécurité que l’ex-ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum devienne le nouvel émissaire de l’Organisation pour la Libye mais les Emirats arabes unis ont bloqué sa nomination, selon des diplomates.
La Libye est depuis longtemps un casse-tête pour le chef de l’ONU dans son choix d’un nouvel émissaire. Le prochain sera le neuvième en 11 ans.