L’opposition au Soudan a appelé à une grande «Marche du million» ce jeudi 30 juin à Khartoum et dans plusieurs villes du pays pour continuer à protester contre le coup d’Etat d’octobre passé et réclamer le retour du pouvoir aux civils.
Les initiateurs du mot d’ordre s’attendent à une grande mobilisation de la part des Soudanais, tant des Comités de résistance se sont attelés ces derniers jours à encourager les populations, dans différents coins du pays, à prendre part à la manifestation.
La date choisie n’est pas anodine. Elle commémore la manifestation du 30 juin 2019, date à laquelle des milliers de manifestants étaient descendus dans la rue, à l’appel du principal mouvement de la contestation, pour faire pression sur les généraux au pouvoir, après la chute du régime du président Omar El-Béchir, et exiger un régime civil.
Ayant obtenu gain de cause, puisque les militaires avaient accepté par force de partager le pouvoir avec les civils, des Soudanais manifestent depuis lors chaque 30 juin. Le rendez-vous d’aujourd’hui poursuit le même combat de demander aux militaires de céder le pouvoir aux civils.
Mardi 28 juin, le représentant spécial du SG de l’ONU et chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l’assistance à la transition au Soudan (MINUATS), Volker Perthes, a demandé aux «autorités de s’engager à protéger le droit de réunion et la liberté d’expression» et prévenu que «la violence contre les manifestants ne sera pas tolérée».
Ces déclarations ont valu à Perthes d’être convoqué le lendemain par le ministère soudanais des Affaires étrangères. Dans un communiqué, la diplomatie soudanaise a estimé que les commentaires du représentant onusien «étaient fondés sur des hypothèses préconçues qui condamnent les organes chargés de faire respecter la loi dans le pays» et «portaient atteinte à la souveraineté nationale du Soudan».
Qu’à cela ne tienne, sur le terrain, les forces de sécurité sont positionnées sur des endroits stratégiques, tentent de limiter la circulation, et sont prêtes à agir selon les instructions reçues des autorités hiérarchiques.