La diplomatie espagnole est montée jeudi au créneau contre Alger en l’accusant de bloquer les opérations commerciales avec l’Espagne, une attitude qui touche ipso facto, selon elle, à l’accord d’association Union européenne-Algérie.
«Il y a bien un blocage des opérations commerciales», a soutenu sur les ondes de la radio nationale espagnole, le ministre des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares, soulignant que son pays prend le soin de saisir la Commission européenne chaque fois qu’une opération commerciale est empêchée d’aboutir.
Les relations commerciales entre les Etats membres de l’UE et un pays tiers relèvent en effet, de la compétence de ladite Commission, dans la mesure où «la politique commerciale est communautaire», a insisté Albares. Mais les interventions de l’UE auprès des autorités algériennes n’auraient pas encore fait changer la donne.
Le chef de la diplomatie espagnol n’est pas le seul membre du gouvernement de Pedro Sanchez à dénoncer cette guéguerre du régime vert-kaki algérien qui cherche à se venger du soutien de l’Espagne au Plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental.
La secrétaire d’Etat espagnole au Commerce, Xiana Méndez, a elle aussi évoqué mercredi dernier, devant le Congrès des députés, une «paralysie pratiquement totale des opérations de commerce extérieur avec l’Algérie, aussi bien des importations que des exportations, à l’exception des produits énergétiques» (gaz et pétrole).
Elle a également martelé que l’Algérie «viole son accord commercial avec l’Union européenne, à travers l’interdiction des flux commerciaux, des paiements courants et des mouvements de capitaux, et la discrimination d’un Etat membre de l’UE par rapport aux autres». Méndez a averti que les agissements d’Alger sont passibles d’entraîner une «rupture» de l’accord d’association entre l’Union européenne et l’Algérie.
Ainsi, seul le gaz échappe pour l’heure aux mesures de représailles du régime algérien qui n’a pas toléré la décision de Madrid d’avoir soutenu officiellement en mars dernier, le plan d’autonomie marocain pour le Sahara.
Le 8 juin passé, l’Algérie a annoncé la «suspension immédiate du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération qu’elle a conclu le 8 octobre 2002 avec le Royaume d’Espagne, ainsi que le «gel des domiciliations bancaires des opérations de commerce extérieur de produits de et vers l’Espagne» à partir du 9 juin.