La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé jeudi soir des pertes de plus de 3,5 milliards de dollars résultant de la fermeture forcée de sites pétroliers majeurs depuis la mi-avril 2022 et l’état de «force majeure» décrété sur certaines installations.
«Après la perte de plus de 16 milliards de dinars libyens (environ 3,59 milliards de dollars), la NOC a annoncé dans un communiqué, avoir décidé de déclarer l’état de force majeure » sur les installations du golfe de Syrte (nord).
L’état de force majeure permet de libérer l’entreprise de ses obligations contractuelles tout en l’exonérant de toute responsabilité du fait de leur inexécution.
Selon la NOC, la production a «fortement chuté» et les exportations ont reculé de 365.000 à 409.000 b/j, soit une perte de 865.000 b/j, par rapport à la production moyenne d’avant la crise. A cela s’ajoute des pertes de 220 millions de m3 de gaz quotidiennement.
Plongée dans le chaos depuis 2011 et minée par les divisions entre les deux pouvoirs rivaux basé à l’Est et à l’Ouest du pays, la Libye, dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique, est en proie à une inextricable crise institutionnelle.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: l’un basé à Tripoli et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et un autre conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Plusieurs champs et terminaux pétroliers ont été fermés de force mi-avril par des groupes proches du camp de l’Est, réclamant le transfert du pouvoir à M. Bachagha.
Les pourparlers menés sous les auspices de l’ONU à Genève entre les présidents des deux chambres libyennes rivales ont pris fin jeudi sans accord sur un cadre constitutionnel permettant la tenue d’élections nationales.