Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fatah al-Burhan, s’est prononcé ce lundi 4 juillet, lors d’une allocution télévisée, en faveur de la formation d’un gouvernement civil sans la participation des militaires.
Il a invité «les partis politiques et les organisations révolutionnaires (…) à s’engager dans un dialogue immédiat et sérieux pour former un gouvernement de personnalités compétentes», au cinquième jour d’un sit-in à Khartoum et dans ses banlieues, auquel participent des centaines de Soudanais appelant à la fin du pouvoir militaire.
Le général al-Burhan, également patron du Conseil souverain (la plus haute autorité du pays), a laissé entendre aussi que «l’armée ne participera plus au dialogue» national initié sous l’égide de l’ONU, de l’Union africaine et de l’Igad, d’autant plus que les civils ne voulaient pas prendre part à ce dialogue en raison de la présence des militaires.
Après la formation d’un gouvernement civil, le Conseil souverain sera dissout pour former un conseil suprême des forces armées qui ne s’attèlera qu’aux questions de défense et de sécurité, toujours d’après ses propos.
Al-Burhan dirige le pays depuis son coup d’Etat du 25 octobre dernier. L’insurrection populaire, déclenchée depuis lors et soutenue par les principales forces de l’opposition, a-t-elle finalement réussi à le faire fléchir ? Quoi qu’il propose, certains manifestants ne donnent plus du crédit à ses déclarations et réclament carrément son départ, voire son jugement pour toutes les morts occasionnées par la répression sanglante des manifestations.
La balle semble être maintenant dans le camp des civils et des Soudanais pro-démocratie qui réclament d’ailleurs un pouvoir civil depuis la chute du président Omar el-Béchir en 2019.
Les Forces pour la liberté et le changement (FLC), qui rejetaient le dialogue national, ont tenu, dans la soirée du lundi, une «réunion en urgence» pour décider de la suite à donner aux déclarations d’al-Burhane. Affaire à suivre.