Le ministère des Mines en Guinée a ordonné à deux compagnies minières impliquées dans l’exploitation de la mine de Simandou, un immense gisement de fer situé dans le sud-est du pays, de suspendre leurs activités, à partir du lundi 4 juillet, en raison de leur immobilisme vis-à-vis d’un accord tripartite signé avec l’Etat le 25 mars dernier.
L’anglo-australien Rio Tinto et Winning Consortium sont accusés de faire preuve «d’un manque de volonté» pour mettre à exécution les termes de cette convention portant sur une durée de 35 ans.
«L’Etat guinéen constate avec regret le manque de volonté manifeste de la part de vos deux sociétés à privilégier un partenariat gagnant-gagnant nécessaire au co-développement du projet Simandou», a affirmé le ministre guinéen des Mines, Moussa Magassouba, dans une lettre adressée le 3 juillet aux responsables des deux compagnies.
Il est attendu d’elles de créer une coentreprise avec l’Etat, pour une meilleure exploitation du site de Simandou, avec des effets palpables sur le développement du pays. Simandou est le plus grand gisement de fer au monde.
L’accord prévoit la construction d’un chemin de fer d’environ 670 km pour relier le corridor minier à un port minéralier sur la côte guinéenne au sud de Conakry la capitale. Les travaux devraient s’achever en décembre 2024, tandis que la première production commerciale est censée voir le jour au plus tard le 31 mars 2025.
En juin passé, la junte militaire au pouvoir avait déjà attiré l’attention des entreprises concernées avant de leur donner un ultimatum de quatorze jours pour s’exécuter. Le délai a expiré ce 2 juillet. Pour Conakry, la solution pour l’instant est de mettre un terme aux travaux.
Certains experts craignent que la décision des autorités entraine des conséquences fâcheuses, non seulement pour les investisseurs et l’Etat, mais aussi pour les employés.