Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) a entamé lundi une mission en Tunisie pour des négociations avec les autorités locales sur un programme d’aide au pays en crise.
Au cours de cette mission, d’une durée de «deux semaines» selon le service de presse de la Banque centrale tunisienne, l’équipe du FMI doit notamment discuter avec les autorités tunisiennes du programme de réformes dont l’institution internationale exige la mise en œuvre pour l’accord d’un nouveau prêt.
Dans l’espoir de l’obtenir, le gouvernement a soumis au FMI un plan de réformes qui prévoit un gel de la masse salariale de la fonction publique, une réduction de certaines subventions et une restructuration des entreprises publiques.
Une équipe du FMI venue à Tunis en mars avait noté «les défis structurels majeurs» du pays, confronté à «des déséquilibres macroéconomiques profonds, une croissance très faible malgré son fort potentiel, un taux de chômage trop élevé, un investissement trop faible, et des inégalités sociales».
A ces difficultés majeures s’est ajouté l’impact de la guerre en Ukraine qui provoque une flambée des prix agricoles, l’Ukraine et la Russie étant les principaux fournisseurs de blé du Maghreb.
En recevant le 21 juin Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, le président Kais Saied avait reconnu la «nécessité d’introduire des réformes majeures», tout en réclamant que celles-ci «tiennent compte des dimensions sociales».
Saied s’était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en suspendant le Parlement et en limogeant le gouvernement, dominé par le parti islamo-conservateur Ennahdha. L’opposition accuse M. Saied de chercher à faire adopter un texte taillé sur mesure lors du référendum prévu le 25 juillet.