La justice française a relaxé lundi, le journaliste Vincent Hugeux, poursuivi pour diffamation par Karim Keïta, fils aîné de l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta, suite à la publication d’un article dans l’hebdomadaire L’Express sur son rôle présumé dans la disparition en 2016, d’un journaliste d’investigation malien.
Hugeux était attaqué pour un article publié le 8 février 2019 sur le site du journal, sous le titre « Mali: le journaliste disparu et le fils du président », évoquant la disparition non élucidée de Birama Touré, qui travaillait pour le compte de l’hebdomadaire de Bamako «Le Sphinx». Il n’a plus été revu depuis le 29 janvier 2016, selon sa famille et le directeur de la publication, Adama Dramé. Ces derniers disent craindre qu’il ait été enlevé, torturé et tué après plusieurs mois de détention.
Dans son jugement lundi, le tribunal de Paris a estimé que les propos attaqués par M. Keïta étaient bien diffamatoires mais que l’ancien journaliste de L’Express «disposait des éléments pour rapporter dans les termes employés, les propos qu’il n’a pas dénaturés» et qu’il devait «bénéficier de l’excuse de bonne foi».
Ibrahim Boubacar Keïta a été président de la République du 4 septembre 2013 au 18 août 2020. Lors du coup d’État de 2020, dans un contexte d’un mouvement populaire, il est arrêté par une garnison de militaires, dans la foulée, il renonce au pouvoir sous la pression de l’armée.
Karim Keïta, ancien député réfugié en Côte d’Ivoire après le coup d’Etat militaire, a toujours fermement démenti toute implication dans cette affaire.
Le Mali est plongé dans une profonde crise sécuritaire, politique et humanitaire depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012 dans le nord du pays.