La prison de Kuje située près d’Abuja, la capitale du Nigeria, a été prise d’assaut mardi dernier, par des hommes armés qui ont facilité l’évasion de centaines de détenus, dont une soixantaine de jihadistes, ont annonce ce mercredi 6 juillet, les autorités nigérianes.
Il est «très vraisemblable» que l’attaque ait été menée par des combattants de Boko Haram, a estimé le ministre de la Défense, Bashir Magashi.
Pour le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Shuaibu Belgore, ces assaillants seraient «venus spécifiquement pour libérer leurs co-conspirateurs». La prison de Kuje hébergeait, en effet, 64 jihadistes qui se seraient tous enfuis et «plus aucun ne se trouve à l’intérieur», a confirmé le ministre de l’Intérieur.
Selon le dernier bilan communiqué mercredi après-midi, par les services pénitentiaires, moins d’une centaine de détenus seraient encore en fuite, tandis que plus de 600 prisonniers ont été «récupérés».
Rappelons qu’à la mi-septembre 2021, une autre évasion spectaculaire, de 240 détenus, avait eu lieu dans une prison à Kabba, dans l’Etat de Kogi (centre). Cinq mois plus tôt, plus de 1.800 autres prisonniers avaient été libérés d’une prison de l’Etat d’Imo (sud-est) après une attaque perpétrée par des hommes armés. Il s’agissait de la plus importante attaque contre une prison dans l’histoire récente du pays.
L’attaque de la prison de Kuje a eu lieu quelques heures après une embuscade tendue par des hommes armés contre un détachement d’agents de sécurité du président nigérian, Muhammadu Buhari, près de sa ville natale dans l’Etat de Katsina (nord-ouest). Le chef de l’Etat n’était pas présent dans le convoi.
Selon la présidence, «les assaillants ont ouvert le feu sur le convoi (…) mais ont été repoussés par des militaires, la police et les agents du DSS», dont deux agents ont été légèrement blessés.