Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Mahamat Saleh Annadif a plaidé, jeudi devant le Conseil de sécurité, pour une «gouvernance démocratique et responsable» pour tourner la page de l’insécurité qui prévaut dans des pays d’Afrique de l’Ouest.
Il n’existe pas de «potion magique pour lutter efficacement contre l’insécurité» dans cette région, a-t-il déclaré, ajoutant que «cela passe nécessairement par une gouvernance démocratique et responsable, y compris la mise en place d’administrations décentralisées qui apportent des solutions au quotidien des populations, dans le respect du contrat social de participation et d’obligations mutuelles entre le gouvernement et les citoyens».
Ce responsable onusien a déploré le fait que la région «continue d’évoluer à des rythmes différents». D’après ses propos, «d’un côté, des citoyens (…) exercent librement leur droit de vote pour choisir leurs dirigeants, et de l’autre côté, des militaires (…) cherchent à dominer l’espace politique».
«Des dialogues nationaux sont en cours dans beaucoup de pays pour consolider la gouvernance démocratique, au moment même où, dans de grandes parties du Sahel, des hommes et des femmes fuient pour leur sécurité, et pour assurer l’éducation de leurs enfants», a-t-il poursuivi.
Annadif estime que des groupes extrémistes et criminels profitent des mauvaises conditions de vie des populations pour mener leur opération de charme, dans la mesure où «leurs promesses d’être des pourvoyeurs de protection et de justice sociale trouvent souvent un terrain fertile parmi les populations vulnérables».
S’il s’attaque aux structures étatiques «souvent inadéquates», ce responsable reconnaît aussi que plusieurs pays ouest-africains «renforcent, avec succès, les fondements de la gouvernance démocratique» ; citant, à titre d’exemple, les cas du Sénégal et de la Gambie.