Le Gouvernement libyen basé à Tripoli a annoncé mercredi la nomination d’un nouveau patron à la tête de la Compagnie nationale de Pétrole (NOC), chargée du secteur énergétique.
Selon un décret du 7 juillet rendu public mercredi, Farhat Bengdara a été nommé à la direction de la NOC en remplacement de Mustafa Sanalla, en fonction depuis 2014 ainsi que quatre autres membres composent désormais le «Conseil d’administration de la Compagnie nationale de pétrole».
Cependant, un comité ad-hoc qui devait organiser mercredi la passation des pouvoirs a dû reporter la cérémonie face à la réticence des employés. Mercredi soir, M. Sanalla a confirmé qu’il ne céderait pas son portefeuille, dans une intervention vidéo en direct en s’adressant au chef du gouvernement de Tripoli, Abdelhamid Dbeibah, en insistant sur le caractère «technique» et apolitique de la compagnie.
Dotée des réserves les plus abondantes d’Afrique, la Libye est plongée dans le chaos depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011 par une coalition internationale, et est minée par les divisions internes entre les deux camps rivaux basés à l’Est et à l’Ouest du pays.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir depuis mars: celui de Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis 2021 et celui de l’Est libyen conduit par Fathi Bachagha et soutenu par le camp loyal au maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est.
Six champs et terminaux pétroliers ont été fermés de force mi-avril par des groupes armés proches de Haftar, réclamant le transfert du pouvoir à M. Bachagha ainsi qu’une «répartition équitable» des recettes pétrolières.
Les consultations pour définir un cadre constitutionnel permettant la tenue des élections se sont soldées par un nouvel échec. Ces pourparlers avaient débuté le 14 juin au Caire, mais ont échoué, a annoncé ce lundi 20 juin la conseillère spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Stéphanie Williams.