L’Assemblée nationale angolaise a adopté à Luanda un nouveau budget 2015 amputé d’un quart, à 5.454 milliards de kwanzas (environ 51 milliards de dollars), en raison de la chute du cours du pétrole depuis le dernier trimestre 2014. Les députés ont adopté le budget 2015 révisé par 154 voix pour et 40 voix contre, a indiqué l’Assemblée nationale sur son site. Les votes opposés au texte émanent de trois des quatre partis d’opposition représentés au Parlement.
L’Angola, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, avait prévu un budget de 7.251 (environ 68 milliards de dollars). Les investissements publics ont été coupés de 45%. Dans ce contexte de crise, la prévision de taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) a été ramenée de 9,7 à 6,6% et celle de l’inflation a augmenté de 7 à 9%.
Le déficit public se maintient à 7% du PIB et le pays va devoir emprunter pour trouver les 806,5 milliards de kwanzas (environ 7,5 milliards de dollars) manquants pour équilibrer ses comptes. « Le budget prétend vouloir diversifier l’économie mais il ne se donne pas les moyens de le faire, certains secteurs comme l’agriculture continuent à être oubliés », souligne Raul Danda, le président du groupe parlementaire de l’Unita, principal parti d’opposition.
Le budget 2015 devait pour la première fois depuis le retour de la paix dans le pays en 2002 donner plus de moyens aux secteurs sociaux qu’aux forces de l’ordre. Cette promesse a été abandonnée, la défense et la sécurité recevant 15% des dépenses totales contre 13% pour la santé et l’éducation. Le pays, qui maintient sa prévision de production de pétrole à 1,83 million de barils par jour, a connu une forte croissance cette dernière décennie grâce à son or noir. Mais 54 % de sa population vit encore avec moins de deux dollars par jour.