Droupadi Murmu, 64 ans, issue d’une communauté tribale marginalisée, est devenue hier jeudi la deuxième femme à être élue présidente de l’Inde à l’issue d’un vote du Parlement, grâce notamment au soutien du parti au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP).
Selon les résultats partiels publiés par la Commission électorale, Droupadi Murmu, qui a appartient à la tribu Santhal, a reçu le soutien de plus de la moitié des parlementaires. Son élection était considérée comme acquise en raison de la prédominance du BJP et de ses alliés au parlement et dans les assemblées des Etats. Son principal adversaire, Yashwant Sinha, un ancien membre du BJP et ex-ministre des Finances et des Affaires étrangères, était soutenu par les partis d’opposition.
Née dans le district reculé de Mayurbhani dans l’Etat d’Odisha, dans l’est de l’Inde, Droupadi Murmu, qui appartient à la tribu Santhal, a commencé sa vie professionnelle comme institutrice avant d’exercer des fonctions politiques. Elle a occupé des postes ministériels dans le gouvernement de cet Etat, et été gouverneure de l’Etat voisin de Jharkhand.
Elle sera la première femme présidente issue d’une tribu et la deuxième femme présidente de l’Inde, après Pratibha Patil, qui a exercé cette fonction pendant cinq ans à partir de 2007. Elle succède à Ram Nath Kovind, le deuxième président du pays issu de la communauté dalit, au plus bas dans le système des castes, appelée aussi « les intouchables ».
Le poste de président étant principalement cérémoniel, l’élection de Droupadi Murmu ne devrait pas se traduire par des changements significatifs pour les communautés tribales, longtemps reléguées aux marges de la société. Le président peut renvoyer quelques projets de loi du Parlement pour réexamen et joue aussi un rôle dans le processus de formation des gouvernements, mais c’est bien le Premier ministre qui détient le pouvoir exécutif.