La justice d’exception en Egypte a ordonné lundi la libération de l’avocat Mohammed Ramadan, en détention préventive depuis près de quatre ans pour s’être dit solidaire du mouvement social français des «gilets jaunes».
Ramadan, 47 ans, avait été arrêté en septembre 2018 pour avoir publié sur Facebook une photo de lui portant un gilet jaune «en solidarité avec les manifestations qui avaient alors lieu en France», rapporte l’Association pour la liberté de pensée et d’expression (AFTE) en Egypte –où il est interdit de manifester.
Le mouvement des « gilets jaunes », qui défilaient en France contre la hausse des prix notamment de l’essence, avait déstabilisé la présidence d’Emmanuel Macron en 2018-2019.
Mohammed Ramadan –souffrant d’insuffisance coronarienne et d’hypertension qui se sont aggravées pendant sa détention– avait été placé en préventive pour «terrorisme». Ce régime est légalement limité à deux ans mais il avait été de nouveau inculpé, cette fois pour «fausses informations».
En Egypte où les manifestations monstres se sont succédées renversant plusieurs pouvoirs, le mouvement des gilets jaunes en France avait inquiété le président Abdel Fattah Al-Sissi qui a restreint la vente de gilets jaunes dans son pays.
Le régime du président al-Sissi, un ancien maréchal qui a évincé son prédécesseur, le défunt président islamiste élu Mohamed Morsi, lors d’un coup de force en 2013, est accusé de dérive autoritaire. Le pays compte actuellement plus de 60.000 prisonniers d’opinion selon les ONG.
Les autorités égyptiennes doivent relâcher leur emprise sur l’espace civique et protéger les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique afin de permettre le succès du Sommet sur le climat (COP27), prévu en Égypte, ont déclaré le 12 juillet dernier 36 organisations.