Le gouvernement de l’Afrique du Sud a demandé lundi l’extradition depuis les Emirats arabes unis (EAU) de deux frères de la famille Gupta, accusée d’avoir orchestré une corruption à échelle industrielle dans le pays en complicité avec l’ancien président Jacob Zuma.
«Nous pouvons confirmer que la demande d’extradition a été dûment soumise à l’autorité centrale des EAU aujourd’hui », a déclaré le ministre de la Justice, Ronald Lamola, lors d’une conférence de presse. Cette demande est la première étape d’une procédure qui, selon les experts, pourrait prendre des années.
Les hommes d’affaires Atul et Rajesh Gupta, arrêtés en juin à Dubaï, étaient recherchés pour fraude et blanchiment d’argent. Le mandat d’arrêt mentionne notamment un contrat public douteux de l’équivalent de 1,5 million d’euros, lié à une étude de faisabilité agricole. Ils sont accusés d’avoir pillé le pays africain le plus industrialisé du continent, avec la complicité de l’ex-président Jacob Zuma.
Le troisième frère, Ajay, n’est pas concerné dans ce chapitre mais est cité dans une autre affaire de détournements de fonds et de corruption. Le trio d’origine indienne est accusé d’avoir infiltré le sommet de l’Etat, profitant d’une longue amitié avec Jacob Zuma qu’ils ont acheté à coups de pots-de-vin pendant ses deux mandats (2009-2018). Ils ont pillé les entreprises publiques, vidé les caisses de l’Etat et étendu leur emprise jusqu’à influencer le président quand au choix des ministres.
Le mardi 16 janvier 2018, le parquet général a confirmé avoir obtenu le feu vert d’un tribunal pour geler 110 millions d’euros de commissions qu’il juge indûment perçues par les firmes McKinsey et Trillian, liées aux frères Gupta. Ces dites commissions ont été en 2016.
Cette même année, une commission indépendante avait été chargée d’enquêter sur la corruption d’Etat. L’ANC pousse alors Jacob Zuma à la démission, les Gupta s’évanouissent dans la nature, avant d’être retrouvés à Dubaï.