Le parti islamiste tunisien «Front de Salut national» (FSN) a appelé ce mardi, le chef d’Etat, Kaïs Saïed à la démission, après la faible affluence des électeurs au référendum du 25 juillet sur une nouvelle Constitution, ainsi qu’à l’organisation d’élections générales (présidentielle et législatives) anticipées.
«Saïed a essuyé un échec cinglant, quant à l’obtention d’un plébiscite populaire à son projet putschiste, et a, ainsi, perdu toute raison de demeurer au pouvoir», indique le FSN dans un communiqué.
Les Tunisiens étaient invités, lundi 25 juillet, à se prononcer sur le projet d’une nouvelle Constitution proposée par le président. Selon les résultats officiels préliminaires, 94,6 % des électeurs qui se sont rendus aux urnes ont voté «oui», faisant adopter, par conséquent, la nouvelle loi fondamentale.
Mais pour l’opposition, qui a continué d’alerter sur le fait que la nouvelle Constitution octroie de vastes prérogatives au président, le faible taux de participation au référendum (27,54 %), annule le processus.
Le FSN affirme d’ailleurs que «les chiffres annoncés par l’instance désignée par Saïed sont en total déphasage avec ce qu’ont constaté les observateurs locaux et étrangers sur la réticence des électeurs envers les bureaux de vote tout au long de la journée électorale».
Selon le Front, «environ 75 % d’électeurs ont refusé de plébisciter le processus putschiste inauguré par Kaïs Saïed tout au long de l’année écoulée ; comme ils ont refusé de conférer une légitimité à son projet de Constitution despotique».
Le FSN, fondé par Ahmed Nejib Chebbi, a, pour sa part, réitéré son attachement à la Constitution de 2014, la «seule référence de la légalité constitutionnelle dans le pays» qui garantit la suprématie de la loi, la séparation des pouvoirs et le respect des droits et des libertés.