Quelque 75 députés français de gauche ont profité mardi de la visite du président Emmanuel Macron au Bénin dans le cadre d’une tournée africaine, pour alerter sur «les dérives autoritaires» du pouvoir et la situation «alarmante» des prisonniers politiques dans ce pays.
«Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation politique dans ce pays», écrivent les députés dans une lettre à Emmanuel Macron, qui a débuté ce mercredi sa visite au Bénin.
Cette lettre, à l’initiative de l’écologiste Hubert Julien-Laferrière, membre de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale, et signée par des élus et chefs de partis de la coalition de gauche évoque «la situation des opposants politiques » au régime du président Patrice Talon «de plus en plus alarmante».
Les élus évoquent principalement les condamnations de l’ancienne Garde des Sceaux, Reckya Madougou, à 20 ans de réclusion pour «terrorisme» et du constitutionnaliste, Joël Aïvo, à 10 ans de prison pour «complot contre l’autorité de l’Etat» à la mi-décembre 2021.
La plupart des grandes figures de l’opposition au Bénin ont été poursuivies par la justice, et vivent désormais en exil. A cinq mois des prochaines élections législatives au Bénin, les députés français espèrent donc que le déplacement d’Emmanuel Macron «ne servira pas de caution au régime, mais sera au contraire l’occasion de montrer que la France n’est pas sourde à la situation politique et aux dérives autoritaires du régime de Patrice Talon».
Après le Bénin, le Chef de l’Etat français achèvera sa première tournée africaine depuis sa réélection, en Guinée-Bissau ce jeudi 28 juillet.