Des milliers de manifestants irakiens opposés au leader chiite Moqtada Sadr ont protesté lundi Bagdad, la capitale d’Irak, alors que les partisans de cette personnalité politique poursuivaient leur rassemblement au Parlement.
Ces tensions sont intervenues après le rejet par Moqtada Sadr du candidat au poste de chef du gouvernement proposé par ses rivaux, les factions chiites pro-Téhéran qui constituent le puissant Cadre de coordination.
Cette crise ne cesse de prendre de l’ampleur depuis les élections législatives d’octobre dernier. Malgré des mois de négociations et de disputes politiciennes entre différentes formations politiques, les parties prenantes ne sont pas parvenues à choisir un nouveau chef d’Etat et un Premier ministre.
Dans ce contexte, Moqtada Sadr a prouvé qu’il était en mesure de drainer des foules en sa faveur : par deux fois en l’espace de quelques jours, ses partisans se sont introduits dans le Parlement, où ils observent un sit-in depuis samedi dernier.
En réaction, quelques milliers de manifestants opposés à ce responsable chiite ont envahi lundi après-midi, pendant quelques heures, une avenue conduisant à la Zone verte, secteur hautement sécurisé abritant des institutions nationales et des représentations diplomatiques.
D’après certains médias, les forces de l’ordre ont eu recours à des canons à eau afin d’éloigner les manifestants qui ont essayé de se diriger vers un pont débouchant sur la Zone verte.
Après plus de deux heures, les partisans du Cadre de Coordination ont entamé leur repli, dans le calme. « Ils ont voulu montrer leur force politique, montrer qu’eux aussi ont une base qui peut décider de s’emparer de la rue irakienne», a commenté Ihsan al-Shammari, professeur de sciences politiques à l’Université de Bagdad.