L’ONG Human Rights Watch (HRW) a accusé ce lundi 1er août, l’Agence européenne de surveillance des frontières «Frontex» de soutenir «les efforts des forces libyennes pour intercepter les bateaux» de migrants en Méditerranée, malgré des «preuves accablantes de torture et d’exploitation en Libye».
L’Union européenne a «retiré ses propres navires et installé un réseau de moyens aériens gérés par des sociétés privées» pour aider au refoulement des migrants et réfugiés vers les côtes libyennes, déplore l’ONG dans un rapport.
Depuis mai 2021, l’agence de l’Union européenne Frontex a «déployé un drone au départ de Malte dont les schémas de vol montrent le rôle crucial qu’il joue dans la détection des bateaux à proximité des côtes libyennes», ajoute l’ONG.
Frontex transmet «les informations du drone aux autorités côtières, dont la Libye, malgré des preuves accablantes de torture et d’exploitation de migrants et de réfugiés en Libye», détaille HRW.
Selon la même source, «Frontex affirme que la surveillance est destinée à aider au sauvetage, mais les informations facilitent les interceptions » des migrants clandestin et leur conduite en Libye.
Le chaos qui a suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 a fait de la Libye une voie privilégiée pour des dizaines de milliers de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, de pays arabes et d’Asie du sud, cherchant à rejoindre l’Europe par les côtes italiennes, distantes d’environ 300 km des côtes libyennes.
La Libye est régulièrement épinglée par les ONG pour les mauvais traitements infligés aux migrants coincés sur son sol.