Suite à la visite de la présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi à Taïwan, la Chine a réagi en organisant des manœuvres militaires et et en imposant des sanctions économiques contre Taïwan.
La présidente taïwanaise, TsaiIng-wen a dénoncé les démonstrations de force de Pékin et affirmé que Taïwan «ne reculera pas» face à la menace militaire de la Chine.
Plus haute responsable américaine à visiter l’île depuis 25 ans, Nancy Pelosi, 82 ans, est arrivée hier soir à Taipei à bord d’un avion militaire américain.
Cette visite a immédiatement déclenché de vives réactions en Chine, dont le gouvernement a convoqué hier soir l’ambassadeur américain à Pékin, Nicholas Burns pour lui exprimer, selon l’agence Chine nouvelle, ses «fermes protestations» et promettre des «conséquences très graves».
Le ministère chinois de la Défense a quant à lui promis des «actions militaires ciblées», avec une série de manœuvres militaires autour de l’île qui commencera ce mercredi, dont «le tir à munitions réelles de longue portée» dans le détroit de Taïwan, qui sépare l’île de la Chine continentale. Selon les coordonnées publiées par l’armée chinoise, une partie des opérations militaires aura lieu à 20 kilomètres des côtes de Taïwan.
Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que les exercices militaires, qui s’approcheront jusqu’à 20 kilomètres des côtes taïwanaises, «constituent une mesure nécessaire et légitime afin de répliquer aux graves provocations de certains politiciens américains et des indépendantistes taïwanais».
Les autorités taïwanaises ont signalé cette nuit que 21 avions militaires chinois avaient pénétré dans la zone d’identification de défense aérienne de l’île, une zone bien plus large que son espace aérien.
Le ministère du Commerce chinois a également annoncé des sanctions économiques, annonçant une suspension de l’exportation vers Taïwan de sable naturel, un composant clé dans la fabrication de semi-conducteurs, l’une des principales exportations de l’île.
La Chine estime que Taïwan, avec ses 23 millions d’habitants, est l’une de ses provinces qu’elle n’a pas encore réussi à rattacher au reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949 et est opposée à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, et donc tout contact officiel entre Taïwan et d’autres pays.