Après des mois de blocage, les négociateurs chargés du dossier nucléaire iranien se retrouvent ce jeudi à Vienne en Autriche, pour tenter de relancer le processus et de stopper l’escalade technologique de Téhéran.
Les entretiens doivent se dérouler au palais Cobourg, lieu des pourparlers, sous l’égide du coordinateur de l’Union européenne, Enrique Mora, chargé de faire l’intermédiaire entre les délégués iraniens et la délégation américaine, Téhéran ne souhaitant pas de contact direct avec Washington.
Ce nouveau round des pourparlers a débuté en avril 2021, mais après l’échec des pourparlers fin juin entre Américains et Iraniens au Qatar, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a soumis le 26 juillet un projet de compromis et a appelé les parties à l’accepter pour éviter une «dangereuse crise».
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani a précisé hier mercredi que l’Iran a également mis «des idées» sur la table et espère en débattre «dans ce cycle de pourparlers».
Les principaux obstacles à la relance de l’accord de 2015 sont la levée des sanctions contre les Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, qui figure sur la liste américaine des organisations terroristes, l’exigence par Téhéran de garanties au cas où le successeur de Joe Biden reviendrait sur la parole donnée, ainsi que la clôture d’une enquête de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique), le gendarme onusien du nucléaire.
C’est la première fois depuis mars dernier, que l’ensemble des parties, à savoir l’Iran, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, se réunissent, avec la participation des Etats-Unis pour sauver l’accord de 2015 qui vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé de chercher à se doter de l’arme atomique malgré ses démentis.
Le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de cet accord sous l’impulsion de son ex-président Donald Trump et le rétablissement des sanctions américaines contre l’Iran ont amené Téhéran à s’affranchir progressivement de ses obligations.
L’Iran, qui n’a cessé depuis le désengagement américain, de multiplier le nombre de centrifugeuses, a tout d’abord dépassé le taux d’enrichissement d’uranium de 3,67% fixé par l’accord, montant à 20% début 2021, puis a franchi le seuil inédit de 60%, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d’une bombe atomique.