Le procès du journaliste et militant angolais Rafael Marques s’est ouvert à Luanda ce mardi 24 mars 2015.
Le journaliste Marques est connu pour ses prises de positions envers la corruption dans son pays l’Angola, d’ailleurs la semaine dernière il a reçu à Londres le prix décerné par l’organisation Index on Censorship.
C’est donc de retour de cette récompense, qu’il a été convoqué au tribunal pour son procès ce mardi à huis clos, conformément à la loi angolaise en matière de diffamation, de calomnie et d’injures.
A l’ouverture de ce procès, des forces de l’ordre avaient été déployées près du palais de justice dont le juge Adriano Cerveira a confirmé qu’elle se déroulerait à huis clos.
Elles ont ainsi arrêté plusieurs manifestants qui étaient là pour soutenir le journaliste en brandissant des pancartes pour sa libération et la condamnation en lieu place de généraux.
En effet, contre M. Marques, sept généraux de l’armée angolaise ont porté plainte pour « dénonciation calomnieuse » issu de son livre sorti en 2011 au Portugal intitulé « Les Diamants du Sang : Torture et Corruption en Angola ».
Parmi eux le général Manuel Helder Vieira Dias Junior, présenté comme le bras droit du président José Eduardo dos Santos.
La salle d’audience bondée a donc été évacuée, tandis que l’audience a suivi son cours cinq heures durant avant d’être renvoyée au 23 avril.
En sortant du palais, il a ironisé: « je suis allé au tribunal aujourd’hui pour faire face à neuf accusations de diffamation criminelle. J’en suis ressorti avec 15 autres supplémentaires ».
Reporters Sans Frontières (RSF) et neuf autres organisations de défense des droits de l’Homme ont appelé à l’abandon des charges contre lui.
C’est dans ce contexte qu’une pétition en faveur de M. Marques qui risque jusqu’à neuf ans de prison et une amende de plus d’un million de dollars américains, a été lancée par Amnesty International Portugal.