Le Parlement sud-soudanais a prolongé unilatéralement le mandat du président Salva Kiir pour trois ans, soit jusqu’en 2018, un an de plus par rapport à la proposition du Conseil des ministres qui avait préconisé, en février dernier, un prolongement jusqu’en 2017.
«Le mandat du président Salva Kiir est étendu de 36 mois», a affirmé ce mardi 24 mars Thomas Wani Kundu, porte-parole de la chambre basse. Le mandat de Salva Kiir devait en principe, selon la Constitution, s’achever en juillet prochain, quatre ans après l’accès du jeune pays à l’indépendance.
Les députés justifient ce délai supplémentaire par la motivation de «donner une chance à la paix». «Tous ces amendements ont été initiés par le président pour donner une chance à la paix. Ces trois ans (supplémentaires) sont destinés à nous donner une chance de nous préparer (…) à organiser des élections libres et justes», a encore déclaré Thomas Wani Kundu.
Ce report inquiète Les médiateurs du conflit sud-soudanais, car susceptible de fragiliser davantage les pourparlers de paix. Le président sud-soudanais et son ancien vice-président Riek Machar, en conflit depuis quinze mois déjà, ne semblent pas faire preuve de détermination pour ramener la paix dans le pays, et ce malgré des milliers de morts.
Tous les accords de paix signés par les belligérants n’ont jamais été respectés. Le chef d’Etat ne veut pas entendre parler du partage de pouvoir proposé par la médiation, notamment accorder à Riek Machar le poste de vice-président.
La rébellion de Machar qualifie la décision du Parlement d’un prétexte pour faire maintenir Salva Kiir au pouvoir.
Entre temps, le Conseil de sécurité de l’ONU, déçu qu’un accord sur un gouvernement d’union nationale de transition ne soit pas conclu, malgré ses menaces de sanctions, a décidé ce mardi de passer à l’acte. Un groupe d’experts sera mis en place prochainement pour désigner les personnes visées par des sanctions.