Un ex-salarié de Twitter d’origine saoudienne a été jugé coupable mardi d’espionnage d’usagers de ce réseau social en faveur de l’Arabie saoudite, qui voulait connaître l’identité de personnes critiques à l’égard du régime et de la famille royale.
Le jury d’un tribunal de San Francisco a estimé qu’il y avait assez de preuves pour conclure que le mis en cause Ahmad Abouammo avait bien monnayé des renseignements personnels au sujet d’utilisateurs anonymes au gouvernement saoudien. Le condamné, qui réside à Seattle, aurait reçu en contrepartie des dizaines de milliers de dollars ainsi qu’une montre de luxe.
«Les preuves ont montré que, pour de l’argent et alors qu’il pensait faire ça à l’abri des regards, le prévenu a vendu son poste (d’employé de Twitter) à un proche» de la famille royale saoudienne, a affirmé le procureur fédéral Colin Sampson devant le jury, la semaine dernière, à l’issue de deux semaines de procès.
La justice américaine pourrait infliger à Ahmad Abouammo une peine de 10 à 20 ans de réclusion pour avoir agi en faveur d’un gouvernement étranger et pour blanchiment d’argent, fraude et falsification de documents. Sa peine sera prononcée ultérieurement.
Ahmad Abouammo avait été interpellé à Seattle en novembre 2019. La justice lui reprochait, ainsi qu’à Ali Alzabarah, un autre ancien salarié de Twitter, d’avoir été approché par les autorités saoudiennes fin 2014 et début 2015 afin de leur communiquer des informations sur des utilisateurs accessibles seulement en interne (adresse e-mail, numéro de téléphone, date de naissance, …). Ahmad Abouammo est parti de Twitter en 2015 alors qu’Ali Alzabarah, également de nationalité saoudienne, a carrément quitté le territoire américain.