Le Tchad s’achemine vers un dialogue national inclusif sans grande sérénité, puisqu’un groupe armé non signataire de l’accord de Doha appelle à renverser la junte militaire qui dirige la transition politique.
Cet appel à la résistance émane du Conseil du commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR) qui a boudé l’accord obtenu après cinq mois de négociations à Doha, sous la médiation du Qatar.
Qualifiant cet accord de «honteux et déshonorant», le CCMSR a appelé mardi «la diaspora et l’ensemble des mouvements ayant rejeté l’accord de la honte, à faire naître l’espoir d’une alternance démocratique en délogeant cette junte qui terrorise la population tchadienne par la force des armes».
Ce mouvement rebelle a rassuré «l’opinion nationale, l’organisation des Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine et les pays des BRICS qu’il est disposé à travailler avec la Société civile tchadienne, les organisations de droit de l’Homme pour déloger les militaires» au pouvoir au Tchad.
Il propose aux groupes armés signataires de l’accord de paix de Doha, «la mise en place d’un organe qui aura pour objectif de fédérer et faciliter une réorganisation stratégique inter-mouvements armés en collaboration avec tous les acteurs de la vie politique tchadienne pour la continuité et la victoire du peuple» tchadien.
L’accord de Doha signé le 8 août dernier, ouvre «la voie au dialogue national inclusif» proposé par la junte militaire et qui se tiendra le 20 de ce mois. Mais le compromis est boycotté par au moins 18 groupes politico-militaires qui reprochent aux autorités tchadiennes leur mauvaise foi.
Parmi ces groupes, figure le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), l’un des groupes rebelles les mieux armés et les plus importants du pays.