Un collectif de partis d’opposition et d’associations de la société civile au Tchad, Wakit Tamma, a reçu l’ordre de ne pas organiser sa manifestation prévue le 19 août contre le Conseil militaire de transition (CMT, au pouvoir), en raison du non-respect du délai légal de dépôt de la demande.
«La marche ou la manifestation dite pacifique (…) prévue pour le vendredi 19 août 2022 est strictement interdite» dans la mesure où «la demande n’a pas respecté le délai légal de dépôt qui est de cinq jours francs au minimum», a averti mercredi 17 août dans un communiqué, le ministre tchadien de la Sécurité publique, le général Idriss Dokony Adiker.
«Nous avons constaté que la plupart des gens confondent le désordre et la marche. (…) Nous continuons à demander, aux hommes politiques et à la société civile, de se conformer aux textes qui nous régissent, dont celui qui implique de déposer une demande en bonne et due forme et dans les cinq ouverts», a-t-il insisté.
La manifestation devait avoir lieu, à la veille de l’ouverture du dialogue national inclusif entre la junte au pouvoir, l’opposition civile et les groupes rebelles, qui est prévue le samedi 20 août 2022 à N’Djamena, la capitale.
Wakit Tamma qui a choisi de boycotter ce dialogue, dit avoir pourtant répondu aux exigences requises pour manifester. «Nous avons respecté toutes les procédures demandées ; en nous refusant ils nous poussent à la résistance populaire», a prévenu le coordinateur du collectif, Max Loalngar dans déclarations à la presse.
Le président de la Transition au Tchad, Mahamat Idriss Déby Itno, qui s’était accaparé le pouvoir après le décès de son père, le président Idriss Deby, en avril 2021, tient fermement au dialogue national qui devrait déboucher sur des élections libres et démocratiques, ainsi que sur la remise du pouvoir aux civils.