La justice militaire tunisienne a condamné un journaliste, opposé à la politique du président Kais Saied, à trois mois de prison ferme pour «atteinte à l’armée», a indiqué mercredi son avocat Samir Ben Amor.
En juin, le parquet militaire a ouvert une information judiciaire contre Salah Attia, journaliste dans un quotidien local, à la suite de propos tenus sur la chaîne qatarie Al Jazeera.
Attia a été condamné à trois mois de prison ferme pour avoir «porté atteinte à l’armée et incité les Tunisiens à la violence», d’après son avocat qui compte faire appel.
Le président Kais Saied avait «demandé officiellement à la force militaire d’intervenir contre l’Union générale tunisienne du travail», la puissante centrale syndicale UGTT, et d’encercler ses locaux avant une grève générale, mais l’armée aurait informé l’UGTT, selon Attia, de son refus face à la demande du président.
Mardi dernier, Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à «abandonner immédiatement toutes les charges retenues contre Salah Attia».
Des ONG locales et internationales ont régulièrement dénoncé ces dernières années les poursuites judiciaires engagées contre des civils par des tribunaux militaires, estimant qu’elles se sont intensifiées depuis le coup de force le 25 juillet 2021 du président Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs.
La Constitution controversée proposée par le président tunisien Kais Saïed, a été adoptée à une large majorité de 94,6% pour un taux de participation de près de 33% seulement, a confirmé mardi l’autorité électorale Isie sur la base de résultats définitifs.
La nouvelle loi fondamentale, qui renforcera nettement les prérogatives du chef de l’Etat, a été approuvée par un peu plus de 2,6 millions de personnes, a annoncé Farouk Bouasker, président de l’Isie devant la presse.