L’ONU s’est dite « profondément préoccupée» mardi par la nouvelle montée des tensions entre les deux camps politiques rivaux en Libye, une situation qui fait craindre la résurgence d’une nouvelle guerre civile dans ce pays nord-africain.
C’est «avec une profonde inquiétude» que écrit la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) fait le constat de «mobilisations militaires et la menace de recourir à la force» comme moyen de résoudre la crise de légitimité entre factions rivales.
«Le recours à la force par une partie est inacceptable et ne pourra pas aboutir à (…) la reconnaissance de la communauté internationale», a averti la mission onusienne, appelant les différents camps rivaux à la «désescalade immédiate».
La Libye a sombré dans le chaos depuis octobre 2011, à cause de la présence dans le pays de pouvoirs rivaux, d’une myriade de milices armées et de mercenaires étrangers disséminés partout dans le pays.
La crise s’est aggravée en février dernier lorsque le Parlement siégeant à Tobrouk, à l’Est du pays, a désigné Fathi Bachagha, ancien ministre de l’Intérieur, comme nouveau Premier ministre, alors que le chef de l’exécutif installé à Tripoli (ouest), Abdelhamid Dbeibah, refuse de lui céder le pouvoir sans l’organisation d’élections générales.
La mise en garde de l’ONU fait suite à des appels lancés récemment par le gouvernement Bachagha aux «hommes honnêtes de Libye» à ne pas devenir «les soldats des injustes», allusion faite au camp Dbeibah dont le gouvernement «est désormais obsolète et illégitime».
Le gouvernement en place à Tripoli est né début 2020 d’un processus politique parrainé par l’ONU, avec comme principale mission l’organisation d’élections législatives et présidentielle initialement prévues en décembre dernier, mais reportées sine die en raison de fortes divergences sur leur base juridique.