Plusieurs anciens cadres de la compagnie publique de transport sud-africaine Transnet, au centre d’une enquête très médiatisée pour corruption sous le mandat de l’ex-président Jacob Zuma, ont été arrêtés, a annoncé lundi l’Autorité nationale des poursuites (NPA).
«Plusieurs arrestations d’anciens dirigeants de Transnet ont été effectuées ce matin, en accord avec leurs représentants légaux», a déclaré la NPA dans un communiqué.
Quatre personnes dont l’ancien directeur général de l’entreprise Transnet, Brian Molefe, et le directeur financier, Anoj Singh, ont été interpellées dans le cadre de cette affaire de corruption portant sur plusieurs millions de dollars.
Les prévenus ont comparu lundi devant un tribunal de Johannesburg et ont obtenu une remise en liberté provisoire contre une caution de 50.000 rands (environ 2.900 euros).
Les dirigeants interpellés font face à des accusations de fraude et d’infraction à la réglementation des finances publiques, liées à une affaire de corruption et de fraude de 93 millions de rands dans le cadre de l’acquisition en 2015, de plus de 1.000 locomotives.
Un rapport sur la corruption en Afrique du Sud durant la présidence Zuma (2009-2018), publié au début de cette année, a décrit Transnet comme le «site principal» de la corruption d’Etat.
Une commission spéciale présidée par le juge Raymond Zondo a révélé que des contrats de plusieurs milliards de rands avaient été «attribués de manière irrégulière au profit d’entités liées à la famille Gupta», une famille d’hommes d’affaires sud-africains d’origine indienne ayant des liens étroits avec l’ex-président Jacob Zuma lui-même poursuivi dans plusieurs scandales financiers et de corruption mais jamais condamné.
L’enquête sur la corruption sous Zuma a conclu à «des délits planifiés de racket» au sein de l’opérateur Transnet au service des intérêts des Gupta qui se sont installés en Afrique du Sud en 1993.