Le projet de la crypto-monnaie Sango qui, selon le président Faustin Archange Touadera, devrait remplacer la monnaie centrafricaine et attirer des investisseurs dans le pays, a été rejeté par la Cour constitutionnelle.
Selon la Cour, «la mise en vente de la nationalité centrafricaine est contraire à la Constitution, de même que la cession de terrains et de ressources naturelles, tels que prévus par le projet et détaillés sur le site sango.org».
Le projet de la crypto-monnaie Sango lancé en juillet dernier par le Chef de l’Etat centrafricain, prévoit la «création d’une zone franche, sans taxes» sur l’île aux Singes, face à la capitale, Bangui, «sur laquelle palaces, casinos, grand stade et parc aquatique verraient le jour».
Les investisseurs en échange «pourraient obtenir la nationalité centrafricaine pour 60.000 dollars, en crypto-monnaie, rappelle la Cour, ou bien des terrains ou encore des ressources naturelles».
Selon les défenseurs du projet, celui-ci permettra de drainer «des capitaux dans le pays et d’investir massivement dans les infrastructures». Alors que pour le groupe d’action des organisations de la société civile pour la défense de la Constitution, «il s’agit d’une vaste braderie qui porte atteinte à la souveraineté de l’État».
«Ce qui nous a le plus choqué, c’est le bradage de la nationalité centrafricaine mais aussi le bradage de nos terres. Les terres de la République centrafricaine appartiennent à la Centrafrique», a plaidé Ben Wilson Ngassan, porte-parole du G16 (la plateforme de la Société civile), prévenant que ce projet «va à l’encontre des intérêts des Centrafricains».