Le président du Bénin, Patrice Talon, actuellement en visite en France, a demandé mardi à Paris, aux entrepreneurs français de venir investir dans son pays, arguant que le Bénin avait «changé» sous sa gouvernance.
«On peut vous vendre l’électricité moins cher qu’en Chine», a promis à un parterre de chefs d’entreprises français, le président Talon qui était l’un des invités d’honneur de la rencontre des entrepreneurs de France organisée à Paris par le Medef (patronat).
Le président béninois, lui-même ancien chef d’entreprise, a regretté que la zone économique spéciale créée par le Bénin pour favoriser l’implantation d’entreprises étrangères sur son territoire contienne «beaucoup d’Asiatiques et pas beaucoup de Français malheureusement».
«Nous avons entrepris des réformes difficiles (…) Nous avons réduit au Bénin le droit de grève», a-t-il déclaré, précisant que «la grève est interdite dans les secteurs vitaux comme la santé, la police, les pompiers, tout ce qui concourt à la survie des citoyens, et dans les autres secteurs, la grève est limitée à deux jours maximum par mois».
Autre argument: le Bénin a «amélioré la justice» et «dérégulé» la législation du travail: «Au Bénin, on peut employer quelqu’un avec des contrats à durée déterminée indéfiniment». «La justice fonctionne bien, beaucoup mieux que par le passé, la police, la sécurité», a-t-il aussi argumenté dans une tentative d’appâter les investisseurs français.
Élu en 2016, réélu en 2021, le président Talon a engagé des réformes politiques et économiques tous azimuts en vue d’engager son pays dans la voie du développement. Mais cette impressionnante modernisation s’est aussi accompagnée d’un important recul démocratique, selon l’opposition, réduite quasiment à néant aujourd’hui.
La justice béninoise a remis en liberté, fin juillet, en marge d’une visite du président français Emmanuel Macron à Cotonou, trente opposants arrêtés durant la présidentielle d’avril 2021 qui avait été émaillée de violences dont certaines meurtrières.