Une mission de l’Onu a déclaré mercredi qu’une opération de soldats maliens accompagnés de «personnel militaire étranger» a fait au moins 50 morts civils en avril, sur un total de 96 civils tués au cours du 2ème trimestre lors d’opérations de l’armée.
Le 19 avril à Hombori (centre), après l’explosion d’un engin explosif improvisé au passage d’un convoi des forces maliennes, celles-ci, accompagnées «de personnel militaire étranger, ont conduit une opération militaire de ratissage dans la localité au cours de laquelle au moins 50 civils (parmi lesquels une femme et un enfant) ont été tués et plus de 500 autres arrêtés», a indiqué la Minusma dans sa note trimestrielle sur les violations des droits humains.
Plusieurs pays occidentaux accusent la junte au pouvoir à Bamako depuis 2020 de s’être adjointe les services de la société de sécurité russe Wagner aux agissements controversés. La junte dément et parle de la présence d’instructeurs de l’armée russe au nom d’une coopération militaire ancienne.
Les militaires maliens se sont totalement détournés depuis 2021 de l’ancien allié français qui vient d’achever son retrait militaire du Mali après neuf ans d’engagement. Depuis mars, «65.095 individus», dont près de 47.000 mineurs, sont arrivés à Ménaka, dans la région frontalière avec le Niger, a déclaré Ahmadou Chami Dicko, le directeur du développement social, structure étatique qui recense les déplacements.
Cette immense région reculée est le théâtre depuis des mois d’affrontements entre groupes jihadistes rivaux affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), et de combats entre jihadistes et groupes armés essentiellement touarègues qui ont signé des accords de paix avec le gouvernement en 2015.