Le ministre guinéen de la Justice a assuré mercredi que le procès du massacre du stade de Conakry en 2009 s’ouvrira «probablement» le 26 septembre.
«Tout porte à croire que si l’on se fonde sur les instructions de M. le président de la transition, ce procès probablement va avoir lieu à partir du 26 septembre», a déclaré sur la radio française RFI le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright, en faisant référence à l’actuel chef de la junte et chef de l’Etat, le colonel Mamady Doumbouya.
Le 28 septembre 2009, des milliers de personnes protestent contre une possible candidature du chef de la junte militaire d’alors, Moussa Dadis Camara, à la présidentielle prévue en janvier 2010. Le capitaine Camara qui a pris le pouvoir en décembre 2008 à la faveur d’un putsch et s’est autoproclamé président, envoie l’armée qui se livre à une sanglante répression dans et autour de l’enceinte. Au moins 157 personnes sont assassinées et 109 femmes violées, selon une Commission internationale d’enquête de l’ONU.
Une Commission d’enquête de l’ONU conclut que «le massacre du 28 septembre» était un «acte prémédité» par la junte. La Cour pénale internationale (CPI) a envoyé cette semaine une délégation en Guinée. L’instruction judiciaire s’est achevée en décembre 2017, avec le renvoi d’une douzaine de prévenus devant un tribunal, dont Moussa Dadis Camara.
Moussa Dadis Camara, jusqu’alors en exil au Burkina Faso, était rentré en Guinée en décembre 2021 après y avoir été autorisé par la junte. Il s’était dit «prêt à (se) mettre à la disposition de la justice», mais est depuis retourné au Burkina.