Le stress hydrique qui sévit en Afrique touche environ 250 millions de personnes sur le continent africain, indique l’Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son nouveau rapport publié jeudi et intitulé «Etat du climat en Afrique 2021».
Selon ses estimations, d’ici 2030, «quatre pays africains sur cinq pourraient ne pas disposer de ressources en eau gérées de manière durable», et 700 millions de personnes pourraient être forcées de se déplacer en raison de la pénurie d’eau.
L’OMM alerte sur le fait que «le stress hydrique et les risques liés à l’eau, tels que les sécheresses et les inondations dévastatrices, touchent de plein fouet les communautés, les économies et les écosystèmes africains. Les régimes pluviométriques sont perturbés, les glaciers disparaissent et les principaux lacs rétrécissent».
Comme d’autres organisations, l’institution spécialisée des Nations unies déplore que l’Afrique, qui ne représente qu’environ 2 à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, en subissent les conséquences de manière disproportionnée.
«Le climat de l’Afrique s’est réchauffé davantage que le climat mondial moyen depuis l’époque préindustrielle (1850-1900). Parallèlement, le niveau de la mer monte plus vite le long des côtes africaines que dans le monde en moyenne, ce qui contribue à accroître la fréquence et la gravité des inondations et de l’érosion côtières, ainsi que la salinité dans les villes de faible altitude», souligne le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.
D’après ce responsable, «l’aggravation de la crise et la famine qui menace la corne de l’Afrique, en proie à la sécheresse, montrent comment le changement climatique peut exacerber les chocs hydriques, menacer la vie de centaines de milliers de personnes et déstabiliser des communautés, des pays et des régions entières».
Face à une crise imminente de l’eau, l’OMM appelle depuis à une meilleure gestion de ce bien précieux.