La justice burkinabè a condamné mercredi deux responsables de la mine de Perkoa au Burkina Faso à des peines de prison avec sursis pour «homicide involontaire», après la mort de huit mineurs en avril dernier dans l’inondation des galeries de cette mine de zinc.
Le 16 avril, huit mineurs – six Burkinabè, un Zambien et un Tanzanien – avaient été pris au piège au fond de cette mine à l’ouest de Ouagadougou, après des pluies diluviennes qui ont inondé les galeries souterraines où ils travaillaient à 700 mètres sous terre.
Le dernier corps sans vie d’un des huit mineurs coincés sous terre avait été retrouvé fin juin, après plus de deux mois de recherches.
Le Sud-africain Hein Frey, Directeur général de Nantou Mining, filiale locale de la société canadienne Trevali Mining qui exploite la mine, a été reconnu coupable d’ «homicide involontaire» par le Tribunal de grande instance de Koudougou (ouest). Il écope de 24 mois de prison avec sursis et deux millions de francs CFA d’amende (3.000 euros). Egalement reconnu coupable d’ «homicide involontaire», l’Australien Daryl Christensen, directeur des opérations de Byrnecut Burkina, une société sous-traitante de Nantou Mining, a été condamné à douze mois de prison avec sursis et un million de francs CFA d’amende (1.500 euros).
Selon le parquet, la modification de la fosse ayant occasionné l’abattage des piliers de sécurité, et le manque d’un système d’alerte précoce en cas d’inondation n’ont pas permis aux mineurs piégés de remonter rapidement en surface.
Avec environ 70 tonnes par an sortant de 17 mines industrielles, la production d’or est devenue en une douzaine d’années le premier produit d’exportation du Burkina Faso, devant le coton.