La Côte d’Ivoire a saisi la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pour une réunion extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement, en vue d’aboutir à la libération, dans les plus meilleurs délais, des 46 soldats ivoiriens arrêtés et détenus au Mali, une initiative qui a déplu au gouvernement malien.
«L’affaire des militaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale», a répondu Bamako dans un communiqué qui rappelle «les conditions illégales dans lesquelles ces forces étrangères, dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivés au Mali en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission, ni autorisation, tout en dissimulant leurs identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de leur présence sur le sol malien».
Le gouvernement malien semble surpris par la nouvelle démarche d’Abidjan, soulignant que le gouvernement ivoirien avait pourtant «reconnu sa responsabilité dans sa déclaration officielle lue par le Ministre Directeur de Cabinet du Président de la Côte d’Ivoire, Mr Fidèle Sarassoro, le 3 septembre 2022 à Lomé».
«La Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable. La Côte d’Ivoire soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali», ce sont les termes du gouvernement d’Abidjan repris dans le communiqué du gouvernement malien.
Pour le Mali, «un tel revirement grave de la part d’autorités étatiques ne vise qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité». Bamako a prévenu que pour le respect de sa souveraineté, de sa sécurité nationale, des intérêts vitaux de son peuple, le Mali ne cèdera à aucun chantage ou intimidation.
Par ailleurs, le gouvernement malien a mis en garde contre «toute instrumentalisation de la CEDEAO par les autorités ivoiriennes pour se soustraire à leur responsabilité vis-à-vis du Mali». Pour Bamako, la médiation engagée par le Togo est «l’unique cadre de règlement» de ce dossier.