Le président gambien Yaya Jammeh a tenu sa promesse d’infliger un sévère châtiment aux meneurs du coup d’Etat manqué du 30 décembre dernier, alors qu’il était en voyage privé à l’étranger.
Trois condamnations à mort et trois autres à la réclusion à perpétuité ont été prononcées contre six soldats, reconnus coupables de haute trahison, de conspiration, de mutinerie et d’aide à l’ennemi. Le jugement a été entouré d’un secret total par la Cour martiale mise en place par le président Jammeh, déplore Amnesty International qui a plaidé auprès de ce dernier, pour la non exécution des soldats incriminés.
«Très peu d’informations ont filtré sur le déroulement du procès. Il n’y a même pas eu d’information officielle du gouvernement concernant ces condamnations », précise dans un communiqué, Amnesty International.
François Patuel, chargé de campagnes d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest a demandé jeudi, que les soldats ne soient pas exécutés, précisant son ONG sollicite la conversion des condamnations à mort en des peines d’emprisonnement, «en attendant l’ouverture d’une enquête avec la coopération de la communauté internationale».
De son côté, le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a aussi manifesté sa profonde préoccupation face à ces condamnations en Gambie. Par la voix de son porte-parole, Rupert Colville, l’organisme onusien espère que les six condamnés puissent être autorisés à faire appel, tout en appelant le gouvernement gambien à maintenir son moratoire sur l’application de la peine de mort.
Plusieurs personnes arrêtées dans le cadre l’enquête sur le putsch manqué sont toujours détenus au secret, au grand dam de leurs familles qui n’ont aucune nouvelle les concernant.
Le président Yaya Jammeh qui dirige son pays d’une main de fer depuis 1994, avait bien promis de se débarrasser de tous les coupables de la tentative de coup d’état avortée.