Les magistrats tchadiens ont entamé ce lundi 26 septembre, une grève illimitée dans tous les tribunaux du pays, ont annoncé conjointement vendredi le Syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat autonome des magistrats au Tchad (SYAMAA), à l’issue d’une assemblée générale tenue à N’Djamena, la capitale.
A travers cet arrête du travail pouvant entrainer une paralysie générale de la justice, les syndicats espèrent pousser le gouvernement à l’action, tout en restant ouverts au dialogue. Ils revendiquent la revalorisation des salaires, la fin de suspension illégale des salaires de certains membres, la dotation en armes de poing et la sécurisation des Palais de justice, compte tenu des agressions que subissent régulièrement les magistrats.
«Après avoir évalué la situation, l’assemblée générale constate avec regret le mutisme du gouvernement» sur ces réclamations, déplore le communiqué conjoint.
Aussi, les promesses du président de la Transition concernant la sécurité de ces fonctionnaires seraient restées lettre morte. Le général Mahamat Idriss Deby Itno avait en effet promis, le 8 avril dernier, lors d’une audience accordée aux dirigeants des deux syndicats, un nombre suffisant d’agents de sécurité dans toutes les juridictions du pays et la dotation de tous les magistrats de pistolets.
Les syndicats entendent ainsi passer à une vitesse supérieure après avoir observé déjà des arrêts du travail entre mars et avril dernier.
Comme ailleurs, au Tchad, les grèves sont des moyens souvent utilisés par des corps professionnels pour faire entendre leur voix.