La directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Ngozi Okonjo-Iweala a fait part ce mardi 27 août 2022 de son inquiétude face au relèvement des taux directeurs des Banques centrales dans les pays développés. C’était à l’occasion du Forum public annuel de l’OMC organisé à Genève en Suisse.
Elle a appelé de ce fait «les instituts d’émission à renoncer au resserrement de leur politique monétaire lorsque l’inflation est provoquée par des facteurs liés à l’offre».
«Les Banques centrales n’ont pas vraiment d’autre choix que d’augmenter les taux d’intérêt pour combattre l’inflation, mais les répercussions de cette hausse sur les pays en développement sont assez graves», a déclaré Ngozi Okonjo-Iweala.
La patronne de l’OMC a également indiqué «qu’une politique monétaire restrictive destinée à réduire les tensions inflationnistes dans les pays développés alourdit inévitablement le service de la dette et provoque des sorties de capitaux dans les économies émergentes et en développement».
«Ce qui se passe dans les pays développés, a une incidence sur le poids de la dette des pays émergents et en développement, sur ce qu’ils doivent payer pour assurer le service de la dette et sur la fuite des capitaux de leurs économies vers les pays riches», a encore expliqué l’ex-ministre des Finances du Nigeria.
L’horizon ne semble pas se dégager pour la patronne de l’OMC. Au contraire. Elle annonce que le monde court vers une récession. La guerre en Ukraine, la famine, entre autres sont autant de facteurs favorisant la récession mondiale.
«Maintenant, nous devons faire face à ce qui ressemble à une récession mondiale qui approche. Mais en même temps, nous devons commencer à penser à la reprise. Nous devons rétablir la croissance», suggère Ngozi Okonjo-Iweala.