Une mission de haut niveau dépêchée au Mali par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rencontré jeudi à Bamako, le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, pour tenter d’obtenir la libération des 46 soldats ivoiriens détenus au Mali depuis le 10 juillet dernier.
Les trois médiateurs – les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et gambien Adama Barrow ainsi que le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey qui représentait le président Faure Gnassingbé- ont été mandatés par les dirigeants des Etats membres de la CEDEAO réunis en Sommet extraordinaire le 22 septembre dernier pour essayer de trouver une issue à la crise diplomatique opposant Bamako à Abidjan.
A l’issue de près de six heures de discussions, les émissaires de la CEDEAO n’ont fait aucune déclaration à leur sortie. Nana Akufo-Addo s’est juste fendu de «l’excellence des relations entre les Etats de la communauté». Les deux autres émissaires ont refusé de se confier à la presse, et sont repartis dans la soirée du jeudi 29 septembre.
Abidjan et l’ONU affirment que les 49 soldats ivoiriens dont 3 femmes ont été libérées, devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali. Mais Bamako les considère comme des «mercenaires» venus attenter à la sûreté de l’Etat malien.
«Nous allons les écouter (…) Mais si c’est pour imposer des décisions au Mali, cela ne passera pas», avait averti en début de semaine le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
Le Mali et la Guinée, membres de la CEDEAO, sont suspendus de ses organes de décision en guise de sanction contre la prise du pouvoir par des militaires qui ont renversé les régimes civils en août 2020 au Mali et en septembre 2021 en Guinée, et leur maintien prolongé à la tête de ces pays.
La junte malienne s’est depuis engagée sous la pression à organiser des élections en février 2024, et la CEDEAO a levé l’embargo sur ce pas. Mais des sanctions individuelles restent maintenues contre les membres de la junte au pouvoir.