Le Togolais Gilbert Houngbo, premier Africain à prendre la direction de l’Organisation internationale du travail OIT) en remplacement de l’ancien syndicaliste britannique, Guy Ryder, nourrit la farouche ambition de faire du «travail décent une réalité mondiale».
«C’est pour moi une grande fierté et une leçon d’humilité que de me trouver ici et d’être le premier Africain à recevoir les clés de l’OIT. C’est un témoignage de la détermination inépuisable de toute une région à voir l’OIT continuer son combat destiné à faire que le travail décent devienne une réalité mondiale», a confié Gilbert Fossoun Houngbo pour décrire sa nouvelle mission à la tête de l’OIT.
Fonctionnaire international chevronné, à 61 ans, Houngbo entame en ce mois d’octobre à l’OIT une nouvelle phase de sa carrière professionnelle, après un double mandat à l’IFAD (Fonds international pour le développement agricole).
Son accession à l’OIT intervient «à un moment d’incertitudes sans pareil», alors que «la justice sociale semble être une lointaine perspective pour de nombreux hommes et femmes», a-t-il encore ajouté.
«Notre ambition doit être de reconsidérer le contrat social pour permettre aux travailleurs de profiter d’un traitement équitable et de prendre part au progrès économique», s’est-il en outre projeté.
Ancien Premier ministre du Togo (entre 2008 et 2012), ancien Directeur Afrique du PNUD et ex-responsable du BIT (bras technique de l’OIT), G. Houngbo pourrait avoir comme premier dossier à traiter à la tête de l’OIT celui d’enseignants et élèves de son pays emprisonnés pour avoir défendu des droits corporatistes il y a six mois.
Portée sur les fonts baptismaux en 1919, au lendemain de la première guerre mondiale, l’OIT a pour principaux objectifs de promouvoir les droits au travail, d’encourager la création d’emplois décents, de développer la protection sociale et de renforcer le dialogue social dans le domaine du travail.