La Libye et la Turquie ont signé ce 03 octobre un accord de prospection d’hydrocarbures dans les eaux libyennes, trois ans après avoir conclu un accord de délimitation maritime décrié par l’Union européenne (UE).
«Nous avons signé un mémorandum d’entente pour la prospection d’hydrocarbures dans les eaux territoriales de la Libye ainsi que sur le sol libyen par des compagnies turco-libyennes mixtes», a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu, lors d’un point presse avec son homologue libyenne Najla al-Mangoush.
Ce mémorandum prévoit de «développer des projets liés à l’exploration, la production et le transport de pétrole et de gaz», a expliqué le porte-parole du gouvernement de Tripoli, Mohamed Hamouda.
Un accord controversé de délimitation maritime avait été conclu en novembre 2019 entre l’ancien Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le gouvernement turc. Cet accord permet à Ankara de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale, au grand dam de la Grèce et de l’UE.
Il s’agit d’«une affaire qui concerne deux pays souverains, c’est du gagnant-gagnant pour les deux et les autres pays n’ont pas le droit de s’ingérer dans ces affaires», a prévenu Mevlut Cavusoglu.
Deux gouvernements se disputent le pouvoir en Libye, depuis l’assassinat de Mouammar Kadhafi le 20 octobre 2011. Celui de Tripoli a été mis en place en 2021 dans le cadre d’un processus de paix parrainé par l’ONU, tandis que l’autre est conduit par l’ancien ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, et soutenu par le camp du maréchal Haftar. Le président du Parlement basé dans l’Est, Aguila Saleh, un allié du maréchal Haftar, a qualifié l’accord signé lundi d’«illégal et inacceptable».