L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé, jeudi, une campagne de sensibilisation et d’incitation à la prévention du suicide en Afrique qui enregistre le taux le plus élevé de décès par suicide au monde en 2022.
Selon l’organe onusien, environ 11 personnes sur 100.000 se donnent la mort dans le continent africain, alors que la moyenne mondiale est de 9 cas/100.000 habitants. Six des dix pays ayant les taux de suicide les plus élevés au monde se trouvent en Afrique.
Les personnes qui décident de mettre fin à leur vie recourent le plus souvent à la pendaison ou l’intoxication par des pesticides, sachant que, selon des études, une tentative sur 20, de ces modes du suicide aboutit.
Pour la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, la Dre Matshidiso Moeti, ce phénomène constitue un problème majeur de santé publique. «Le suicide est un problème majeur de santé publique et chaque suicide est une tragédie. Malheureusement, la prévention du suicide est rarement une priorité dans les programmes de santé nationaux», a-t-elle déploré.
Parmi les facteurs de risque associés au suicide, l’OMS-Afrique cite les troubles mentaux qui touchent actuellement 116 millions de personnes en Afrique, contre 53 millions en 1990. Ces problèmes de santé mentale représentent jusqu’à 11 % des facteurs de risque.
Les actions pour traiter et prévenir ces facteurs sont assez limitées dans le continent. Les investissements dans les services de santé mentale sont faibles ; les gouvernements allouent en moyenne moins de 50 centimes de dollar par habitant dans ce domaine.
Aussi, si le continent compte un psychiatre pour 500.000 habitants (100 fois inférieur à la recommandation de l’OMS), la plupart des professionnels de la santé mentale exercent dans les centres urbains.
«Des investissements importants doivent être réalisés pour s’attaquer au fardeau croissant des maladies chroniques et de maladies non infectieuses telles que les troubles mentaux qui peuvent déboucher sur le suicide en Afrique», a poursuivi la Dre Moeti.
Pour sa campagne de prévention du suicide, la branche africaine de l’OMS ambitionne d’atteindre 10 millions de personnes sur les réseaux sociaux.