La Coalition Tunisienne Contre la Peine de Mort (CTCPM) est montée au créneau ce lundi 10 octobre, contre le fait que les magistrats continuent de prononcer des peines de mort dans le pays, alors que cette sentence est depuis 1991 sous le coup d’un moratoire sur les exécutions.
Intervenant lors d’une conférence de presse, organisée à l’occasion de la Journée mondiale contre la peine de mort, la secrétaire générale de la CTCPM, Hajer Naceur a regretté une «faille importante» dans la Constitution 2022 qui «n’annule pas cette peine».
Hajer Naceur s’en est également prise au président Kais Saied qui se montre favorable à ce type de sentences pour certains crimes. En 2020, le chef de l’Etat avait déclaré que «quiconque tue une personne sans aucune raison, mérite la peine de mort. Nous lui fournirons toutes les conditions de légitime défense, mais s’il est prouvé qu’il a tué, je ne pense pas que la solution soit de ne pas appliquer la peine de mort», des propos qui avaient suscité de vives réactions aussi bien au niveau national qu’international.
La SG de la CTCPM a appelé les autorités au respect des résolutions internationales sur l’amendement du code pénal et l’abolition définitive de la peine de mort en la commuant en peine de prison. De même qu’elle a proposé l’organisation d’un dialogue national sur la peine de mort, avec en vue l’abolition définitive de la peine de mort.
En février passé, la CTCPM et Ensemble Contre la Peine de Mort (ECPM), une association qui agit pour lutter contre la peine capitale partout dans le monde, avaient exhorté les autorités tunisiennes à continuer de respecter le moratoire sur les exécutions et à franchir de nouvelles étapes vers l’abolition de la peine de mort.
Selon des ONG, la tendance universelle est à l’abolition de la peine de mort. En Afrique, 25 pays ont aboli cette sentence, le dernier en date est la Guinée équatoriale qui a acté cette abolition le 19 septembre dernier.