Plusieurs centaines d’élèves ont manifesté mardi à Djibo, principale ville du nord du Burkina Faso sous blocus jihadiste depuis plusieurs mois, pour revendiquer leur «droit à l’éducation».
Les jeunes manifestants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire: «Nous sommes aussi des Burkinabè, nous avons droit à l’éducation», «L’éducation est un droit pour tous», «École en pointillé à Djibo». Ils se sont rassemblés devant le Haut Commissariat de la province du Soum où ils ont été reçus par le préfet de Djibo, Marou Ilboudo.
Selon leur porte-parole Ali Dicko, les élèves ont les doléances suivantes: «héliporter les enseignants absents, rétablir les réseaux de communication, sécuriser la ville et la Nationale numéro 22, principal axe de ravitaillement» de Djibo.
Selon le Syndicat national des Enseignants du Secondaire et du Supérieur (SNESS), l’année scolaire en cours est marquée par «la fermeture de plus de 4.258 écoles» qui affecte «708.341 élèves», sur l’ensemble du territoire, en raison des «crises sociopolitique, sécuritaire, sanitaire et humanitaire sans précédent» que connaît le pays. A cela s’ajoute une famine qui s’abat sur certaines villes comme Djibo, poursuit le principal syndicat des enseignants.
Ces derniers mois, des attaques se sont multipliées dans le Nord et l’Est du Burkina Faso où des villes sont désormais soumises à un blocus des jihadistes.
Le 26 septembre, un convoi de ravitaillement de plus de 200 camions à destination de Djibo a été attaqué par des hommes armés à Gaskindé, faisant 37 morts, dont 27 militaires et dix civils, selon l’armée.
Le capitaine Ibrahim Traoré a pris le pouvoir le 2 octobre en renversant le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui avait lui-même été le tombeur le 24 janvier du président démocratiquement élu, Roch Marc Christian Kaboré.