Le leader du parti tchadien «l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau» (UNDR), Saleh Kebzabo a été nommé Premier ministre, selon un décret lu mercredi 12 octobre à la télévision nationale par le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence de la République, Gali Ngothé Gatta.
L’ex-opposant remplace Albert Pahimi Padacké qui a présenté, la veille, sa démission et celle de son gouvernement. Il dirigera un gouvernement d’union nationale promis par le président Mahamat Idriss Deby Itno, censé conduire à des élections générales.
Saleh Kebzabo était le vice-président du comité d’organisation du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), tenu du 20 août au 8 octobre, qui a été sanctionné par plusieurs résolutions dont entre autres, la confirmation de Mahamat Deby comme président de la transition, le prolongement de la transition de deux ans, ainsi que l’autorisation donnée aux membres de la junte militaire de se présenter aux futures élections.
Rappelant que le nouveau Premier ministre, 75 ans, était un des farouches opposants au défunt président Idriss Deby, (père de l’actuel chef d’Etat), qu’il avait affronté sans succès lors des scrutins présidentiels de 2001, 2006 et 2016. D’ailleurs son ralliement au pouvoir de Mahamat lui a valu des critiques, même au sein de son parti.
Une grande partie de l’opposition et de la société civile avait boycotté le dialogue national. Elle dénonce une succession dynastique au pouvoir et craint pour l’avenir du pays, en dépit des assurances données par Mahamat lors de son investiture en tant que chef de l’Etat le 10 octobre dernier.
L’Union européenne avait fait part de sa «préoccupation» face aux décisions du dialogue national. Mais, à l’occasion de son discours d’investiture, le général Mahamat a demandé à la communauté internationale «d’accompagner le Tchad dans sa quête permanente de sécurité et de stabilité tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur de ses frontières, notamment sur les théâtres des opérations de maintien de la paix et de lutte contre le terrorisme».