Le représentant spécial de l’Union africaine pour le Burundi et les Grands-Lacs, Boubacar Diarra, aurait été remercié par les autorités burundaises. Son départ du Burundi a été annoncé ce lundi 6 avril. Bujumbura reprocherait à Diarra ses prises de positions pro-occidentales sur la question du troisième mandat du président, Pierre Nkurunziza et l’accuse ainsi d’outrepasser la mission dévolue à l’UA.
Officiellement, le diplomate africain a été rappelé à Addis-Abeba, le vendredi 3 avril, pour une réunion sur la région des Grands Lacs. «Cela n’a rien à voir avec le dossier du 3ème mandat», explique le chef de la diplomatie burundaise, Laurent Kavakure, précisant que ce rappel fait suite «à une évaluation globale de ses prestations et par le gouvernement du Burundi, et par l’Union africaine».
Le dossier dit «troisième mandat» du président burundais est source d’énormes tensions politiques ces derniers temps, à l’approche des législatives et de la présidentielle, prévues respectivement en mai et en juin.
Boubacar Diarra, d’origine malienne, qualifié par certains observateurs comme «un homme de principe», paie donc visiblement le prix de son franc-parler, de ses positions contraires à celles du gouvernement burundais qui ne tolère pas d’être gêné dans ses orientations et ses choix politiques internes.
L’on se souvient qu’à la fin du mois de mars dernier, des hauts cadres du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, ont été écartés de la formation politique pour s’être opposés ouvertement à une nouvelle candidature de Nkurunziza.
Pourtant la position du diplomate africain, devenu indésirable au Burundi, est aussi celle de l’UA. Selon des informations diffusées par la presse, Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la commission de l’Union africaine, aurait demandé au président burundais, lors de sa dernière visite dans ce pays, de renoncer à se représenter à la prochaine présidentielle.
Point n’est besoin de rappeler aussi les différentes pressions exercées sur l’homme fort du Burundi par la communauté internationale soucieuse d’éviter à son pays une nouvelle guerre civile pouvant naître de son maintien au pouvoir.