Le dialogue entre le gouvernement et l’ex-guérilla de la Renamo reste dans l’impasse au Mozambique, les deux parties s’étant mutuellement accusées lundi d’échanges de tirs dans le sud du pays. « Le gouvernement condamne l’action perpétrée par la Renamo dans la province de Gaza, qui a ouvert le feu contre des positions des Forces armées et de défense du Mozambique » (FADM), a déclaré le ministre de l’Agriculture José Pacheco qui dirige la délégation gouvernementale. Les tirs, la semaine dernière, n’ont fait aucun blessé, selon M. Pacheco.
Ancienne rébellion dans la longue guerre civile mozambicaine (1976-1992) devenue ensuite principale force de l’opposition, la Renamo n’avait pas hésité en 2013 à reprendre les armes pour asseoir ses revendications.
Malgré ces affrontements, les deux parties n’ont jamais interrompu un dialogue de paix entamé fin 2012, et elles ont théoriquement fait la paix en septembre 2014, quelques semaines avant l’organisation des dernières élections. Mais elles s’accusent mutuellement depuis quelques semaines de déplacements de troupes, ce qu’interdit leur accord. « Le dialogue a atteint la 100e séance sans résultats palpables », a déploré M. Pacheco.
Le principal point d’achoppement concerne l’intégration des forces résiduelles de la Renamo dans l’armée régulière et la police, les deux parties ne pouvant se mettre d’accord sur le nombre de postes de commandement alloués aux anciens guérilleros. La Renamo conserve ainsi toute sa capacité d’action militaire, alors que le paysage politique reste incertain depuis les élections d’octobre 2014 que la Renamo, qui n’a obtenu que 36,6% des voix a une nouvelle fois contesté.
L’Assemblée nationale mozambicaine doit prochainement discuter un projet de loi sur la décentralisation que la Renamo présente comme une solution à la crise post-électorale, et le leader historique de l’ex-guérilla, Afonso Dhlakama, a durci le ton samedi lors d’un meeting à Beira (centre).